Le Concert de la Loge Olympique rassemblait le plus grand nombre de musiciens et était considéré comme l’un des meilleurs orchestres d’Europe. Il donna ses premiers concerts en 1783 à l’Hôtel de Bullion, puis aux Palais des Tuileries sous la protection de Marie-Antoinette.
Cette société, fondée par deux nobles mélomanes, le Fermier général Charles-Marin de la Haye des Fosses et le comte Claude-François Marie Rigoley d’Ogny, exista au moins jusqu’à 1797, date d’un concert au Théâtre de l’Odéon.
Le Concert de la Loge Olympique occupe une place essentielle dans l’histoire de la musique française car il rassemblait dans ses pupitres nombreux compositeurs ayant ensuite fondé le Conservatoire de Paris (Cherubini, Méhul, Rigel, Dalayrac, Jadin…) et a commandé et créé des œuvres célèbres du répertoire de la musique classique, à l’instar des six symphonies parisiennes de Haydn.
La preuve historique de l’existence du Concert de la Loge Olympique se retrouve tout simplement sur de nombreuses partitions originales, premières éditions d’époque et dans des catalogues de musique conservés à la Bibliothèque Nationale de France, à la British Library ou à la Library of Congress avec la mention « Du répertoire de la Loge Olympique », mais aussi sur les baux locatifs d’époque, des articles relatant des concerts etc.
Reprendre le nom d’une formation ancienne ou un titre d’ouvrage d’époque est un usage des artistes et des ensembles indépendants comme le nôtre qui sont spécialisés dans l’interprétation historique (Le Concert Spirituel, Le Palais Royal, Les Arts Florissants, La Grande Ecurie et la chambre du roi).
En relevant ce nom, le violoniste Julien Chauvin a souhaité donner une identité historique forte à son nouvel orchestre en puisant dans l’histoire de la musique durant la période révolutionnaire, le répertoire de la période « classique » dont Haydn et Mozart sont les plus fameux représentants.
Le projet actuel du Concert de la Loge Olympique puise à la fois son identité et ses sources dans la formation du XVIIIe, souhaite faire revivre l’esprit qui animait cet orchestre mais aussi tenter de combler les lacunes historiques, car de nombreuses recherches restent à mener sur cette organisation de concert.
Aujourd’hui, l’un des projets du Concert de la Loge Olympique est d’enregistrer l’intégrale des six symphonies parisiennes commandées en 1785 à Haydn, une première pour un orchestre français sur instruments d’époque.
Empêcher la résurrection du Concert de la Loge Olympique, c’est dénier une phalange musicale prérévolutionnaire incontournable, et une part du mouvement intellectuel du siècle des lumières.
Le mot « olympique » dans le nom de l’orchestre, renvoie à l’Antiquité et s’il s’agit d’une référence étymologique à la ville antique d’Olympie, il est possible également qu’au XVIIIe siècle l’acception était différente et signifiait de l’Olympe, le séjour céleste des dieux grecs dont l’entrée coïncidait avec le mont Olympe.